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Open your eyes, Open your mind...
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4 décembre 2010

Patagonia, te amo...

    Après deux mois à travers le désert, à suer et avaler du sable, nous arrivons enfin en Patagonie.

Une terre pleine de promesses, de défis aussi, tant les conditions climatiques y sont extrêmes.

Une terre qui, dès les premiers kilomètres, nous a séduites.

DSC_0054__R_solution_de_l__cran_   Nous quittons momentanément la route 40 et nous offrons un répit inespéré : la région des lacs, début de la Patagonie. 110 kms sur lesquels s'étendent sept lacs, plus majestueux les uns que les autres. 110 kms que nous parcourons en une semaine avec Julien et son fidèle Bibi le combi.

Il est assez étrange de se retrouver dans cette oasis rafraîchissante et verdoyante où rien ne vient troubler notre tranquillité hormis le doux ruissellement de l'eau et le ''plouf'' de l'hameçon des pêcheurs à la mouche. Les jours défilent au rythme des ballades le long des lacs, des matés bus entre amis, des feux de camp.

On se lève, les yeux encore embués de rêve et on admire cette grandeur qui s'étale à perte de vue devant nous. On se croirait en Suisse, au Canada ou en Norvège. On perd nos repères spatio-temporels et ne cherchons surtout pas à les retrouver. DSC_0082__R_solution_de_l__cran_Nous revenons à l'essentiel.

Ces paysages font rejaillir nos élans poétiques et, une cigarette au coin des lèvres, un maté à la main, on refait le monde autour d'un feu. On voudrait rester ici pour toujours, s'enterrer dans ce qui nous apparaît comme l'Eden terrestre. Tout ce dont nous avons besoin est là : un paysage grandiose, une eau limpide, une bière du coin, des amis avec qui divaguer et philosopher. Tout le reste nous semble alors si superflu, si surfait. On ne veut pas la quitter, cette route des sept lacs, et pourtant dans quelques kilomètres elle prendra fin. Alors on grappille du temps, on adopte un autre rythme plus lent. Et puis, comment faire autrement quand les lacs eux-mêmes semblent vous retenir, et les Andes enneigées vous défier de les franchir ?

Mais la Patagonie ne nous a offert qu'une infime partie de ces trésors et nous reprenons la route le cœur lourd, mais bercés par la douce espérance de pouvoir s'émerveiller de nouveau. Prochaine étape, le Parque Nacional Los Alerces, toujours avec Ju et Bibi.

    Ici, l'alerce (immense cyprès pouvant atteindre 60 mètres et 4 000 ans) est roi. Qu'importe où nous nous promenions, il se rappelle à nous, grinçant au rythme du vent. En suivant les sentiers à travers la forêt, il suffit de tendre l'oreille pour entendre ses plaintes languissantes et larmoyantes. On croirait presque qu'il nous parle, à nous pauvre petit homme qui ne comprend pas grand chose aux choses du monde, et encore moins à celles de la nature. Tenterait-il de nous inculquer un savoir ancestral, dont il serait le gardien ?

DSC_0096__R_solution_de_l__cran_Un peu troublés par ce chant mystique, nous laissons nos pas nous guider à travers bois et bambous pour enfin atteindre le mirador à la vue incroyable ou la laguna escondida tant espérée. De nouveau, l'émotion nous submerge, la beauté des lieux nous subjugue. Le regard hagard, le souffle court, on se regarde et se parle comme pour s'assurer que tout ceci est bien réel. Et dans les yeux de l'autre on voit le même émerveillement que celui qui s'est emparé de nous. Oui tout ceci est bien réel, et oui, c'est à nous seuls qu'appartient cet instant. Ces quelques secondes suspendues en dehors de tout mais qui résonnent pendant longtemps à l'intérieur de nous.

Bien loin d'être rassasiés, on continue à découvrir, à rouler vers cet horizon enchanteur qui nous ouvre les bras et nous appelle.

 Comme dirait Alain Damasio « L'horizon ce n'est pas le ciel, c'est la terre parcourue, c'est le désert que tu traverses de bout en bout ».

La Patagonie andine nous offre cette nouvelle vision de l'horizon. Un horizon qui nous paraît tellement proche, là juste derrière les Andes enveloppant les lacs, que nous pensons pouvoir atteindre au prochain virage, mais qui au final nous emmène toujours plus loin, au-delà des terres connues et foulées par l'homme.

Un horizon qui, tel une boussole, nous indique le chemin à suivre.

Florie Ponsin

Photos : Mélissa Ndongo

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