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16 juin 2010

Retiro et Recoleta: entre tradition et modernisme

    Capitale de l'Argentine, Buenos Aires compte plus de onze millions d'habitants, soit un tiers de la population nationale, et s'étend sur une superficie dix fois plus vaste que Paris. Ville très européenne de par son histoire, elle se compose de multiples quartiers plus ou moins typiques, plus ou moins touristiques. Nous nous proposons de vous faire découvrir ces quartiers, de manière classique pour certains, mais également de vous en dévoiler les faces cachées, moins connues, plus authentiques pour d'autres.

Dans cet article, nous nous intéresserons aux quartiers de Retiro, où nous vivons, et de Recoleta, tous les deux situés au nord de Buenos Aires (cf Album Photo : Buenos Aires).


    Avec le Microcentro, équivalent de la City ou de La Défense, Retiro compose le cœur économique de la capitale. C'est ici que s'agglutinent immeubles de bureaux, agences financières, casas de cambio, banques et autres artères commerçantes. Les deux plus prisées des touristes, comme des porteños, sont Florida et la Avenida Santa Fe.

Sur ces deux avenues, vous trouverez nombre de magasins de luxe, de boutiques de vêtements et chaussures en cuir (l'une des activités économiques principales du pays), chaînes de fast-food nord américaines et autres boutiques attrape-touristes. La journée, elles fourmillent de touristes et shoppers porteños à la recherche du dernier accessoire à la mode ou de souvenirs « typiques »..

Sur Florida, aux alentours des 17h, l'agitation monte, la foule afflue, les marchands péruviens (première population immigrée du pays) installent leurs étals à même le sol au milieu de la rue et côtoient rabatteurs des galeries commerciales, changeurs illégaux, danseurs de tango et autres joueurs de flûtes de pan. Circuler devient alors presque impossible et il faut jouer des coudes pour se frayer un chemin entre les badauds et les cadres sortant des oficinas. Inutile de préciser que c'est le moment favori des pickpockets qui se feront une joie de vous dépouiller au détour d'une bousculade.

DSC_0050__R_solution_de_l__cran_En haut de Florida, se trouve la Plaza San Martín où trône la statue du général éponyme, libérateur de l'Argentine face aux Espagnols en 1810. Épicentre de Retiro, elle fût remodelée en 1910 par l'architecte français Charles Thays et s'articule autour d'un ficus géant, du Palacio Paz, siège de Círculo Militar, et du Palacio San Martín. De cette place, les amateurs de shopping continueront leur chemin sur la Avenida Santa Fe qui offrent de nombreux magasins sur plusieurs kilomètres !

Pour rejoindre Recoleta, longez cette avenue qui vous fera traverser l'immense Avenida 9 de Julio considérée comme la plus large au monde (de sept à neuf voies dans chaque sens) et vous expérimenterez ainsi la traversée de passages piétons à l'argentine, qui relève du sport national: feu piéton très court, voitures démarrant avant le passage au vert ou essayant de s'immiscer entre deux voies... Une fois sur 9 de Julio, DSC_0016__R_solution_de_l__cran_prenez le temps d'observer les bâtiments qui bordent l'avenue, notamment le Teatro Colón (le plus beau théâtre lyrique avant la Scala de Milan, dixit Marcelo, chauffeur de taxi) et l'Obelisco, qui domine l'avenue du haut de ses 67 mètres. Obélisque qui n'a d'égyptien que la forme car elle fut construite en 1936 pour célébrer les 400 ans de la ville.

    Après une bonne demi-heure de marche au travers des rues chics et bourgeoises, vous atteindrez Recoleta où sont regroupés de nombreux édifices, bâtiments ou statues historiques. Lieu le plus emblématique du barrio, le Cemeterio, le Père Lachaise argentin où sont enterrées les plus grandes figures politiques et artistiques du pays dont Eva Perón. La Basílica Nuestra Señora del Pilar, église coloniale à la façade sobrement blanchie à la chaux mais à l'intérieur somptueusement ornementé, jouxte le cimetière et le Centro Cultural Recoleta (cf. article précédent).

En face, se tient tous les week-ends sur la Plaza Intendente Alvear, la Feria artesanal où de petits artisans locaux exposent leurs créations: bijoux en argents, sacs en cuir, boîtes a thé, kit à mate, vêtements... La Plaza Francia, toute proche, n'a de réel intérêt que son symbolisme: en son centre se trouve une statue offerte par la communauté française à l'occasion des cent ans de l'indépendance de l'Argentine.

De l'autre côté de celle-ci, austère et sévère, s'élève la Facultad de Derecho, aux allures de tribunal ou de temple grec. Une université en plein conflit avec le gouvernement, comme en témoignent les revendications peintes à même le sol: plus de professeurs, plus de moyens, plus de postes, de considération et d'indépendance pour leurs professions. Des conflits similaires à ceux qui agitent les sphères étudiantes françaisesDSC_0101__R_solution_de_l__cran_.

La modernité de la structure métallique de la Floralis Generalis, implantée sur la Plaza de las Naciones Unidas, tranche avec le classicisme de l'université voisine. Offerte en 2000, par l'architecte Eduardo Catalano, cette immense fleur ouvre ses pétales le matin et les referment le soir. Ceux-ci sont composés d'aluminium qui reflète l'eau du bassin situé en dessous et le reste du parc.


    Bien qu'étant des quartiers touristiques, avec les aléas que cela comporte (manque d'authenticité, risque de vols), Retiro et Recoleta restent des incontournables de Buenos Aires

Alliant à la fois tradition et modernisme, singularité nationale et universalité mondiale, ils nous offrent un portait en creux de ce qu'est Buenos Aires, et plus largement l'Argentine, aujourd'hui: un pays fier d'avoir gagné son indépendance, un pays encore jeune qui tente de concilier ses traditions et son patrimoine culturel avec la mondialisation, tout en résolvant ses propres problèmes internes.

Un pays en mutation constante.

Florie Ponsin

Photos: Mélissa Ndongo
      

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Commentaires
S
Ils font quoi apres 23h00 de secret les argentins? Ca aussi ce serait interessant de le savoir. On sortirait un peu du gentil cocon habituel du politiquement correct et ça mettrait un peu de piment au récit.Vous allez finir toutes les deux chez madame Figaro!Après le jour, il y a aussi la nuit!
S
J'attends la suite avec impatience. A part la redaction quotidienne de fin de journée, vous faites quoi le soir?
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